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sept. 08, 2020, Par: Mary Vincent
Messages à retenir
- Étudiants, prenez un instant pour faire preuve de gentillesse, de sollicitude et de compassion envers l’infirmière pour vous assurer qu’on s’occupe bien d’elle quand vous êtes en sa présence.
- Commencez la journée en adressant un remerciement bref et sincère à l’infirmière pour le temps et l’énergie qu’elle s’apprête à consacrer au soutien de votre apprentissage.
- Posez des questions (ce qui vous met en position de vulnérabilité) pour montrer que vous êtes conscients d’avoir encore beaucoup à apprendre et avez besoin des conseils d’une infirmière expérimentée comme elle.
Toutes les infirmières et tous les infirmiers sont passés par là à un moment de leur vie. Ils ont tous été étudiants, sans exception. Alors pourquoi certains semblent-ils oublier comment ils se sentaient à l’époque? Imaginez la scène suivante.
Il est 6 h 30; vous attendez l’instructrice, debout, à l’entrée de l’unité. L’odeur de propreté et d’antiseptique vous prend à la gorge, preuve du peu de temps que vous avez passé dans les hôpitaux. Vous lisez les affiches collées aux murs : « Les nouveaux diplômés sont nos amis, ne les dévorons pas » et « Lavez-vous les mains », ou autres messages du genre.
Vous avez veillé à être à l’heure et vous avez laissé votre téléphone au casier, comme vous l’a conseillé votre instructeur.
Vous attendez avec impatience de savoir qui sera votre patient aujourd’hui et qui sera votre infirmière. Mille situations possibles valsent dans votre esprit.
Vous recevez enfin votre patient : un homme de 85 ans, orienté dans deux sphères, administration d’oxygène au besoin (2 litres). Diagnostic : pneumonie par aspiration et antécédents de démence. Excellent premier patient pour acquérir et perfectionner les compétences infirmières que vous devez maîtriser.
L’instructeur vous présente ensuite à votre infirmière après le rapport. Et là, ça peut se passer de deux façons très différentes. Votre infirmière se souvient-elle de ce que c’était qu’être étudiante ou a-t-elle oublié? Vous espérez de toutes vos forces qu’elle s’en souvient et qu’elle aborde avec bienveillance, enthousiasme et bonne volonté cette occasion d’enseigner à une étudiante. Vous espérerez qu’elle est prête à répondre à vos questions les plus élémentaires et à vous donner indépendance et soutien quand vous vous occuperez de votre patient. Ce serait l’idéal. Vous savez que ce n’est pas toujours le cas, mais comme vous avez eu la chance de tomber sur des infirmières comme ça dans le passé, vous avez bon espoir.
Votre première conversation avec l’infirmière ressemble à ceci : « Donc, vous êtes en deuxième année? Ça veut dire que vous ne savez encore rien faire? » Avant que vous puissiez répondre, l’infirmière laisse échapper un soupire à peine masqué, comme si elle était déjà déçue, avant même que vous ayez fait quoi que ce soit pour mériter cette réaction.
Vous dites que bien qu’en deuxième année, vous avez démontré votre maîtrise de nombreuses compétences et vous êtes enthousiaste à l’idée d’en apprendre d’autres. L’infirmière lève les yeux au ciel et marmonne quelques mots sur le fait qu’elle est déjà en retard dans son travail et que maintenant, son quart va être encore plus stressant parce qu’« il a fallu que ça tombe sur elle ». Cette attitude à votre égard est décourageante, mais ne vous étonne pas.
Après tout, le patient dans ce lit d’hôpital n’est pas le seul à avoir besoin d’une compassion particulière : l’infirmière devant vous aussi.
Ça va être une de ces journées. Voici ce que vous pouvez faire pour tirer le meilleur parti possible de la situation.
1. Faites montre de gentillesse, de sollicitude et de compassion
Vous devez vous battre pour vous faire aider, on ne voit en vous que de l’incompétence et on vous ignore par moments. Comment ne pas vous demander à quel moment cette infirmière a oublié ce que c’était qu’être étudiante? Est-ce quand les infirmières qui l’ont précédée l’ont mal traitée? Ou quand, débordée dans une unité manquant de personnel et de fonds, se voir confier un étudiant a été la goutte qui a fait déborder le vase? Ou encore quand elle a oublié sa passion pour ce travail et le fait que les infirmières et infirmiers ne soignent pas seulement les corps, mais aussi les esprits?
Vous ne le saurez jamais. Ce que vous pouvez faire de mieux est donc de lui rappeler ces vérités oubliées.
Profitez de cette occasion pour faire montre de gentillesse, de sollicitude et de compassion, en vous assurant que l’on s’occupe bien d’elle quand vous êtes en sa présence. Après tout, le patient dans ce lit d’hôpital n’est pas le seul à avoir besoin d’une compassion particulière : l’infirmière devant vous aussi.
Ce qu’il faut faire, c’est vous assurer que son esprit soit bien traité et qu’elle comprenne combien son expérience et son expertise sont précieuses pour les étudiants qui lui sont confiés.
2. Soyez reconnaissants, respectueux et serviables
La question est maintenant de savoir comment vous pouvez lui faire passer ces messages, en particulier pendant un quart de travail qui s’avère déjà chaotique, dans une unité sous-financée et surchargée. Malgré ces premiers commentaires déstabilisants, n’oubliez pas que sa réaction n’a pas grand-chose à voir avec votre présence dans l’unité; elle découle des nombreuses exigences imposées au personnel infirmier, et qui semblent augmenter à mesure qu’on réduit les budgets dans les soins de santé.
Vous pourriez commencer la journée par un remerciement, bref et sincère, montrant votre reconnaissance pour le temps et l’énergie que l’infirmière va vous accorder pour appuyer votre apprentissage. Vous pouvez lui rappeler qu’elle est un modèle précieux pour vous.
Au fil de la journée, alors que vous vous servez de vos compétences pour remplir des tâches avec elle, il se pourrait que votre sentiment d’indépendance grandisse. C’est très bien, mais souvenez-vous que comme étudiant, on a besoin de l’aide des précepteurs. Votre objectif ultime pour la journée est de répondre aux besoins de votre patient et à ceux de votre préceptrice.
3. N’ayez pas peur de poser des questions
Tout au long de votre quart, n’hésitez pas à poser des questions sur les interventions que vous observez ou auxquelles vous participez. L’important est à la fois d’acquérir des connaissances et d’assurer la sécurité du patient. Vos questions pertinentes rappelleront en outre à l’infirmière qu’il est essentiel pour les étudiants qu’elle partage son savoir avec eux.
En posant des questions (ce qui vous met en position de vulnérabilité), vous reconnaissez être encore en train d’apprendre et avoir besoin des conseils d’une infirmière expérimentée comme elle.
Vous devez montrer votre désir de faire partie de l’équipe.
Choisissez cependant soigneusement les questions que vous posez : qu’elles soient directes et efficaces. C’est une façon de reconnaître qu’elle aussi a des choses à faire et des tâches à finir. Il n’y a pas que vous dont elle doit s’occuper aujourd’hui.
Pour finir, songez à lui demander si elle a besoin d’aide. Vous pouvez être proactifs et l’aider à s’occuper de ses patients pendant que vous le pouvez.
4. Soyez bon équipier
Même si vous êtes affectés à un seul patient pour la journée, les soins infirmiers sont un travail d’équipe. Vous devez montrer votre désir de faire partie de l’équipe. Vous verrez l’infirmière se détendre un peu et mieux accepter votre présence.
Terminez le quart avec un autre remerciement, qui fait écho à celui du matin. Vous pouvez lui dire que vous comprenez qu’avoir des étudiants peut être compliqué, mais que chaque étudiant a de la chance d’apprendre auprès de modèles au sein de la profession, des gens qui sont consciencieux, voire fougueux, dans leurs soins aux patients.
Votre rencontre avec cette infirmière, bien que brève, a été très utile. Vous en avez retiré des compétences et de l’expérience qui vous aideront à progresser dans votre apprentissage et qui vous accompagneront tout au long de votre carrière.
Note du rédacteur : Pour mieux comprendre le point de vue de l’infirmière qui encadre un étudiant, lire le récent article de Joanne Petersen intitulé « Soutenir les étudiant(e)s en sciences infirmières : chaque infirmière et infirmier a quelque chose à offrir ». Mme Petersen y donne des conseils aux infirmières et infirmiers sur les façons de créer un milieu de travail positif et rappelle qu’« appuyer la pratique des étudiants et étudiantes en sciences infirmières s’inscrit dans les normes professionnelles et constitue une préoccupation déontologique dont tout le monde doit tenir compte ».
Mary Vincent, infirmière autorisée de Sherwood Park en Alberta, a récemment obtenu son diplôme. Elle a fait son baccalauréat en sciences infirmières (2020) à l’Université MacEwan et travaille actuellement à l’Hôpital de l’Université de l’Alberta. Elle a hâte de commencer sa carrière en soins infirmiers et prévoit reprendre ses études dans les prochaines années pour obtenir une maîtrise en sciences de la santé publique.
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